26 Août Révélations dans l’Atlantique Sud
Un article sorti cet été dans la revue Science Advances décrit pour la première fois la variabilité de la circulation océanique sur toute la colonne d’eau en Atlantique Sud, une région très importante puisqu’elle conditionne la variabilité des courants en Atlantique Nord et impacte la variabilité climatique à différentes échelles.
Ce travail, mené par un groupe international de 19 chercheurs issus d’organismes de recherche en France (ENS, CNRS, UBO et Ifremer), aux États-Unis (Université de Miami et NOAA), en Afrique du Sud, au Brésil, et en Argentine met en évidence une très importante variabilité des courants profonds, et ce sur des échelles de temps qui peuvent être très courtes (quelques jours), ce qui n’avait pas été anticipé par les simulations numériques globales de l’océan. Ces données permettront de comprendre les processus impliqués et ainsi d’améliorer les modèles numériques de l’océan et du système Terre afin de mieux appréhender les changements actuels et futurs et aider la société humaine à s’y adapter.
Légende de la figure
Position du réseau de mouillages profonds et schéma des courants formant la double cellule de circulation thermohaline dans l’Océan Atlantique. La gamme de couleurs ombragées en vert représente les concentrations d’oxygène (μmol kg-1) à la surface de l’océan et le long de la ligne SAMBA 34,5°S. La différence en concentration d’oxygène à l’intérieur de l’océan révèle des eaux d’origines distinctes (Océan Indien, Atlantique Nord, Océan Antarctique) transportés par les courants à différentes profondeurs.
En savoir plus
Highly Variable Upper and Abyssal Overturning Cells in the South Atlantic
Kersalé, M., C. S. Meinen, R. C. Perez, M. Le Hénaff, D. Valla, T. Lamont, O. T. Sato, S. Dong, T. Terre, M. van Caspel, M. P. Chidichimo, M. van den Berg, S. Speich, A. R. Piola, E. J. D. Campos, I. Ansorge, D. L. Volkov, R. Lumpkin, S. Garzoli
Science Advances 05 Aug 2020: Vol. 6, no. 32, eaba7573
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Sur le site de l’ISPL : La variabilité de la circulation thermohaline avec ses courants profonds et abyssaux révélée pour la première fois dans l’Atlantique Sud
Le réseau SAMBA
L’étude utilise les observations obtenues à partir d’un réseau de mouillages, de campagnes océanographiques et de flotteurs-profileurs Argo déployés à 34.5°S entre l’Amérique du Sud et Le Cap. Ce réseau a été mis en place dans le cadre d’un important partenariat entre la France et les États-Unis, l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Argentine, notamment à partir du projet ANR SAMOC, bilatéral avec le Brésil et coordonné par Sabrina Speich (LMD-IPSL, ENS-PSL), professeure au Département, et un projet financé depuis 2008 par la NOAA et coordonné par Chris Meinen (AOML/NOAA). Le réseau d’observation SAMBA (pour South Atlantic MOC Boundary Array) fournit des mesures quotidiennes depuis 2013, date à laquelle son déploiement complet a été achevé.