Le projet Aqui-FR vise à permettre un suivi et une prévision de la ressource en eau souterraine en France ainsi qu’à faciliter les études d’impact du changement climatique. Pour cela, Aqui-FR se base sur les applications hydrogéologiques existantes.
Dernière mise à jour le 19/05/2022
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Article en français présentant le projet dans la revue BRGM Géosciences
Exposé sur les prévisions saisonnières de la ressource en eau souterraine réalisées avec Aqui-FR avec un zoom sur le bassin de la Loire présenté lors de la semaine de REV organisée par l’EPTB Loire en Septembre 2019
Présentation en anglais sur les prévisions saisonnières de la ressource en eau souterraine réalisées avec Aqui-FR lors de la conférence European Meterological Society En Septembre 2019
Article scientifique sur l’évaluation de la plateforme Aqui-FR sur une période de 60 ans : 1958 – 2018 : Soumis à HESS, en ligne depuis le 22 Mai 2019
Journée thématique Services Climatiques et Ressource en Eau : le 14 Janvier 2019, Paris, une journée dédiée aux prévisions saisonnières de la ressource en eau en France ainsi qu’aux projections climatiques de la ressource en eau en France avec un focus sur les eaux souterraines avec :
Une présentation sur Aqui-FR et son évaluation sur une période de 60 ans (1958-2018), par J.P. Vergnes
Une présentation sur les prévisions saisonnière des eaux souterraines avec Aqui-FR, par D. Leroux
Une présentation sur les projections climatiques centrée sur les eaux souterraines avec Aqui-FR, par F. Habets
Le projet de modélisation hydrogéologique nationale est en gestation depuis longtemps entre les différents partenaires (BRGM, CERFACS, CNRS, Météo-France, MINES ParisTech), qui ont donc une vision assez claire des méthodes et des objectifs scientifiques. Le principe est de capitaliser les efforts de modélisations hydrogéologiques régionales déjà réalisées sur les bassins versants franà§ais dans une structure pérenne. Ces modélisations hydrogéologiques sont à ce jour constituées de modélisations régionales de bassins sédimentaires caractérisées par la simulation explicite d’aquifères pouvant àªtre multicouches et la représentation des échanges nappe-rivière (modèles HPP-INV du LHYGES, MARTHE du BRGM, MODCOU de MINES ParisTech), ou des modèles conceptuels représentant les aquifères karstiques (modèle GARDENIA donnant des informations sur les stocks en eau souterraine et leur interaction avec les eaux de surface). Un effort particulier sera mené sur les aquifères de socle pour lesquels Géosciences Rennes a déjà développé des modélisations simplifiées qui doivent àªtre généralisées et étendues à l’échelle régionale.
La capitalisation de ces applications dans un modèle hydrogéologique national sera réalisée via l’utilisation du coupleur OpenPalm du CERFACS, avec lequel Météo-France, MINES ParisTech et l’UMR Sisyphe/Métis ont déjà acquis de l’expérience, notamment à travers le projet de modélisation Eau-dyssée. Ce couplage permettra également l’estimation des bilans hydriques par des modèles externes tels que le schéma de surface SURFEX de Météo-France.
Le déploiement de la plateforme de modélisation hydrologique nationale permettra son exploitation pour le suivi en temps réel et la prévision à quelques jours jusqu’à l’échelle saisonnière des niveaux des aquifères et des cours d’eau associés. Elle pourra être mobilisée pour mener des études d’impact de changement climatique sur la ressource en eau.
La diffusion de ces résultats nécessitera un déploiement dans le Système d’Information sur l’Eau, qui pourra s’appuyer sur des structures existantes (BSH, ADES, …), mais qui devra être adapté aux résultats 4D que peuvent fournir ces modèles.
Le projet présenté ici vise donc tout d’abord, au développement de cette modélisation hydrogéologique nationale, à sa mise en place effective dans une structure lui permettant d’être exploitée opérationnellement, ainsi qu’à la réalisation d’une simulation rétrospective longue durée.
Le projet n’inclut donc pas l’exploitation complète de ce modèle, qui n’a, à ce jour pas vraiment d’équivalent. C’est pourquoi le potentiel d’exploitation de cet outil est détaillé ci-dessous.
Cette modélisation hydrogéologique nationale a pour objectif de fournir des informations fines à l’échelle nationale, notamment compatibles avec les masses d’eau de la DCE, mais n’a pas pour objectif de remplacer les applications détaillées à l’échelle régionale. Un des principaux intérêts du modèle est d’améliorer (voire de permettre) la diffusion opérationnelle d’informations sur les aquifères et leurs relations avec la surface. Les résultats pertinents sont: les niveaux piézométriques, les flux échangés entre les couches aquifères ainsi qu’entre les nappes, et les rivières. Quatre types d’applications sont actuellement envisagés :
La gestion des résultats des modélisations nécessitera le déploiement de SIE adéquates permettant la diffusion aisée des synthèses et indicateurs, ainsi que l’accès à des utilisateurs recherchant des informations plus détaillées (cartes piézométriques, évolution à différents points…), aux gestionnaires et autres utilisateurs.
La réalisation d’études visant à tester des scénarios d’aménagement
régionaux n’est pas dans les attributions de ce modèle, qui reste à
visée nationale.
Le modèle national étant principalement construit sur des applications hydrogéologiques existantes, chacun des partenaires devra s’assurer que ces applications sont libres de droit, et qu’ainsi, les résultats du modèle seront accessibles aux acteurs publics. Des conventions permettront de clarifier ces points.
Les utilisateurs cibles sont l’ONEMA, les Agences de l’Eau, les DREAL, le ministère, ainsi que les SPCs et le Schapi.
Ce projet ayant pour objectif de développer un outil « durable », il faut dès à présent prévoir la gestion à long terme du modèle qui devra forcément évoluer et progresser. à€ titre d’exemple, la gestion du modèle SIM, dont la structure informatique est plus simple et qui est utilisé en opérationnel depuis 10 ans, implique 2 ingénieurs à temps plein pour la gestion du code sur les systèmes opérationnels (uniquement partie Safran et Isba), l’archivage des sorties, les développements (transfert R&D) et les évolutions d’environnement informatique. La future couche de modélisation hydrogéologique nationale pourra s’intégrer dans la maintenance du système SIM, mais son évolution et son exploitation devront àªtre gérées par les hydrogéologues.
En termes d’évolution, ce projet offre plusieurs perspectives en termes :
La gestion du projet nécessitera la mise en place de comités de pilotage et d’utilisateurs, qui aideront notamment à la définition des prérequis pour la gestion des résultats dans un/des SIE adapté(s).
Le développement de ce(s) SIE devra être mené en parallèle à ce projet.
En Juillet 2016, Aqui-FR comprenait 8 applications MODCOU/Eau-dyssée, 5 applications Marthe et 6 applications karsts GARDENIA, toutes capables de réaliser des simulations synchrones à partir des flux issus du schéma de surface Surfex
Liste des applications hydrogéologiques distribuées incluses :
Nom | Nombre de couches | Nombre de mailles souterraines | Modèle | Références |
---|---|---|---|---|
Basse Normandie | 4 | 37 667 | Eau-dyssée | Thierion 2007 |
Basse Normandie | 10 | 93 800 | Marthe | Croiset et al., 2013 |
Loire | 3 | 37 620 | Eau-dyssée | Monteil, 2011 |
Marne Loing | 4 | 66 235 | Eau-dyssée | Viennot, Abasq 2013 |
Marne-Oise | 2 | 45 904 | Eau-dyssée | Viennot, Abasq 2013 |
Nord Pas de Calais | 10 | 917 126 | Marthe | Buscarlet et al., 2011 |
Poitou Charente | 8 | 90 084 | Marthe | Douez et al., 2010 |
Plaine Sud d’Alsace | 3 | 40 947 | Marthe | Noyer et Elsass 2006 |
Seine | 6 | 41 609 | Eau-dyssée | Viennot 2009 |
Seine-Eure | 1 | 57 306 | Eau-dyssée | Viennot, Abasq 2013 |
Seine-Oise | 4 | 87 178 | Eau-dyssée | Viennot, Abasq 2013 |
Somme | 1 | 66924 | Marthe | Amraoui et al., 2004 |
Somme | 1 | 63 226 | Eau-dyssée | Korkmaz, 2007 |
Liste des applications karstiques incluses, et simulées avec le modèle GARDENIA adapté au Karst (cf D. Thièry, BRGM) :
Fontaine du Vaucluse, la Loue, le Lison, les Gillardes, les sources du Doubs, les Cents Fonts
La plateforme de modélisation est construite sur le coupleur openPALM du Cerfacs qui permet de connecter plusieurs codes de calcul de façon synchrone ou asynchrone et de gérer la simulation en parallèle de plusieurs instances de ces codes.
Ainsi, OpenPALM nous permet de gérer les différentes applications hydrogéologiques des 3 modèles (codes de calcul) intégrés à ce jour (ardenia en vert, Marthe en bleu et Eau-dyssée en marron). Ces applications tournent en parallèle sur des microprocesseurs différents afin de ne pas pénaliser le temps calcul. Toutes les applications sont connectées à un module de bilan hydrique en surface (en gris) qui transmet les flux d’eau simulés par Surfex et le forçage atmosphérique Safran.
Les applications transmettent leurs résultats à une unité de synchronisation (en vert foncé), ce qui permettra à termes de gérer des rétroactions entre la nappe et l’humidité des sols.
Plusieurs adaptations des codes sources ont été nécessaires pour que la plateforme Aqui-FR soit fonctionnelle et puisse tourner sur l’ensemble des machines de calcul notamment, les super calculateurs de Météo-France. Ainsi, il a fallu ajouter des instructions pour échanger entre modules et modèles, adapter la gestion des durées et dates de débuts des simulations, la gestion des conditions initiales et imposées sur la durée correspondante. D’autres évolutions sont prévues notamment pour faciliter la gestion des entrées-sorties, ou pour gagner en temps calcul.
La phase d’évaluation des résultats a commencé mi-2016. On présente ci-dessous quelques résultats très préliminaires
Carte de la charge piézométrique au 22 janvier 2001 sur les couches affleurantes des applications Aqui-FR, avec l’emplacement des piézomètres disponibles sur les bassins de la Seine et de la Somme.
Carte de l’évolution de la charge piézométrique des couches affleurantes par rapport à la moyenne annuelle en période de hautes eaux.
Comparaison à des chroniques piézométriques observées : à gauche, issue de l’application Marne Loing ; à droite, issue de l’application Somme Marthe, avec en noir les observations, en bleu, le modèle au moment où les observations sont disponible.
Animation présentant l’évolution de la charge piézométrique de la nappe de craie de la Seine par rapport à sa moyenne pluriannuelle entre 1999 et 2003 (à noter que la nappe de craie est captive en partie).